Essentiel sans ciel
Il fait un temps de rentrée des classes. Je viens de me lever. Encore embrumée de sommeil. Vernis écaillé, teint pâle. 11h11 quelqu'un... Non, personne. Dans trois jours? Je ne sais pas. Hier pleurs stupides (parait qu'il faut jamais dire ça) en lisant un article à la con sur la dépression amoureuse. Sanglots saccadés, de ceux qu'on réprime parce que ça fait trop mal. Un peu comme un cri silencieux ça ne change plus rien... Tant que j'en parlerai c'est que je ne serai pas tout à fait guérie. Donc je suis malade? Désespoir réactionnel. Peur ancestrale de l'abandon blabla. Tous ces gens qui pompeusement collent des mots sur vos maux. Il faut se battre. Le plus difficile c'est de rester quand même ici-bas , d'aimer quand même sans rien attendre et de profiter de chaque instant (ouh ça fait un peu chanson de Pascal Obispo) Je suis née un jeudi au tout petit matin, le cordon ombilical autour du cou. J'ai pleuré tout de suite. Je pesais trois kilos trois cent grammes, je mesurais 55 centimètres. Mes parents pleuraient, sûrement parce qu'ils étaient heureux, ou alors parce qu'ils étaient sous le choc, puis, vers 8h, mon père est reparti pendant un mois. Au moins je sais d'où je viens, moi. Je ne devrais pas me plaindre et regarder plus de films tristounets. T'as tout pour être heureuse, allez reprend du clafoutis, t'as rien qui justifie la pluie de tes joues Allez t'as pas le droit de pleurer, allez, regarde-moi et souris juste un peu Viens, on s'en va, je connais le chemin par coeur A côté de la rivière, le long de l'allée en fleurs Je t'emmène sur ma bicyclette, celle que le camion du voisin n'a pas encore écrasée Et si on nous exproprie on fera la fête, avec des marsouins et des quolibets Oui, je fais des chansons idiotes dans mon bain et j'aime ça Et la plupart des gens me trouvent tout à fait dingue Voilà.